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LE SOUPER

Julia Perazzini

Comment une personne que l’on n’a pas connue peut-elle nous manquer ? Artiste suisse aux multiples talents, Julia Perazzini imagine dans Le Souper un dialogue avec son frère décédé, transformant notre peur commune de la mort en puissance d’activation du vivant.

C’est à un rituel étrange et drôle auquel on assiste avec Le Souper de Julia Perazzini où l’autrice metteuse en scène, performeuse, et ici seule interprète, invite le souvenir de son frère aîné, mort avant sa naissance. Comment une personne que l’on n’a pas connue peut-elle nous manquer ? L’artiste suisse renverse l’ordre des choses. Avec très peu, avec son corps, avec quelques rares artifices de théâtre, la comédienne transforme le plateau en un espace de dialogue entre les vivants et les morts, interroge la mémoire et le croire. Ravivant le lieu du théâtre comme un espace magique et poreux entre deux mondes, entre le visible et l’invisible, elle réveille des pratiques anciennes touchant à l’univers d’un certain théâtre forain, aux spirites de la fin du XIX siècle et aux mythes dans une forme très contemporaine. Un spectacle plein d’humour et d’émotion qui interroge la place de nos morts dans nos vies.


Aller à l'essentiel avant votre venue au spectacle

Le titre : Le souper 


Le titre évoque ce moment de la journée où tous.tes, les enfants et les parents, se retrouvent autour de la table familiale pour partager un repas mais aussi le récit de la journée. Au-delà du repas, c’est surtout un moment intime de partage, c’est l’espace de la famille. La table, comme la maison, ainsi qu’il est dit dans Boucle d’or et les 3 ours par exemple, c’est l’objet symbolique de la famille. En conviant ce frère qu’elle n’a pas connu à ce souper, Julia Perazzini entreprend de faire famille par-delà la mort, elle l’assoit à la table familiale avec toute la fratrie, elle lui redonne toute sa place.

 

Julia Perazzini


Née en 1982 à Lausanne, en Suisse, Julia Perazzini est autrice et metteuse en scène mais aussi comédienne, performeuse et transformiste. Formée à la Manufacture à Lausanne, une école où la place du corps est prépondérante, elle est d’abord interprète chez de nombreux metteurs en scène (Emilie Charriot, François-Xavier Rouyer, Isabelle Pousseur, Emilie Rousset, Julien Prévieux, César Vayssié, Denis Maillefer, Guillaume Beguin...) avant de développer, au sein de la compagnie Devon, depuis 2011, son propre travail sur la présence et l’identité. Elle écrit des spectacles dont elle est l’interprète, généralement en solo. Ses recherches portent avant tout sur la présence en scène. Après le très remarqué Holes & Hills, où elle utilise la ventriloquie pour la première fois, elle poursuit ce travail autour de l’intime avec Le Souper. Julia Perazzini porte sur scène de nombreux corps et voix, qui dialoguent ensemble, bien qu’elle soit souvent la seule interprète. Ses spectacles procèdent d’une écriture de plateau, c’est-à-dire que tous les éléments interagissent ensemble pour développer une histoire : le corps, l’espace, les mots… Le texte n’est pas devant, il ne vient pas. Julia Perrazzini revient bientôt au TPM, on pourra voir sa prochaine création à la rentrée 2024.

 

 

Un mythe : Orphée et Eurydice : Peut-on revenir d’entre les morts ?


Orphée et Eurydice est l’une des plus célèbres histoires d’amour de la mythologie grecque. Orphée est un poète au chant merveilleux, souvent représenté avec sa lyre. Son chant est si beau que tous l’adulent et qu’il est capable d’attendrir les humains comme les bêtes, mais aussi les arbres ou les pierres. Il perd son amoureuse, Eurydice, le jour même de leurs noces, où elle se fait mordre par un serpent caché dans les hautes herbes. Désespéré par sa mort, Orphée décide d’aller la chercher jusque dans le royaume des morts. Après avoir amadoué le terrible chien Cerbère gardien des enfers, il parvient à se rendre auprès d’Hadès, le dieu des morts, et de Perséphone, son épouse, pour les convaincre de le laisser reprendre sa bienaimée. Ravis par son art ils finissent par accepter : Orphée pourra la ramener à la vie à la condition de ne pas se retourner tant qu’ils sont chemin. Arrivé presque au terme de leur voyage, voilà qu’Orphée veut se rassurer sur la présence de celle qu’il aime, n’y tenant plus voilà qu’il ne retourne c’est alors qu’il voit disparaître à tout jamais celle qu’il était venu chercher.

Que nous dit ce mythe ? que même l’art ne peut rivaliser durablement avec la mort ?


 

Un essai : Au bonheur des morts, récits de ceux qui restent de Vinciane Despret, édition La Découverte  


Dans ce livre, publié en 2015, l’anthropologue interroge la place qu’occupe les morts dans la vie des vivants et met au jour la perméabilité d’un monde à l’autre.

« Faire son deuil », tel est l'impératif qui s'impose à tous ceux qui se trouvent confrontés au décès d'un proche. Se débarrasser de ses morts est-il un idéal indépassable auquel nul ne saurait échapper s'il ne veut pas trop souffrir ? L'autrice a écouté ce que les gens racontent dans leur vie la plus quotidienne. « J'ai une amie qui porte les chaussures de sa grand-mère afin qu'elle continue à arpenter le monde. Une autre est partie gravir une des montagnes les plus hautes avec les cendres de son père pour partager avec lui les plus beaux levers de soleil ». Elle s'est laissé instruire par les manières d'être qu'explorent, ensemble, les morts et les vivants. Elle a su apprendre de la façon dont les vivants se rendent capables d'accueillir la présence de leurs défunts.
Depuis un certain temps, les morts s'étaient faits discrets, perdant toute visibilité.
Aujourd'hui, il se pourrait que les choses changent et que les morts soient à nouveau plus actifs. Ils viennent parfois réclamer, plus fréquemment proposer leur aide, soutenir ou consoler... Ils le font avec tendresse, souvent avec humour. On dit trop rarement à quel point certains morts peuvent nous rendre heureux !
Selon Vinciane Despret, il n’y a pas deux mondes séparés mais au contraire comme une interpénétration des deux espaces, le visible et l’invisible. A votre avis qu’en pense Julia Perazzini ?


 

Un roman : Du même bois, Marion Fayolle, édition Gallimard 


Dans ce premier roman, paru en décembre 2023, Marion Fayolle, illustratrice et autrice de romans graphiques, évoque aussi la présence des morts dans nos vies, la multiplicité d’êtres qui nous habitent comme des présences fantômes et l’attachement qui peut naître entre des êtres ne se connaissant pas, vivant à des époques différentes.

Ainsi, écrit-elle : « les enfants, les bébés, ils les appellent les “petitous”. Et c’est vrai qu’ils sont des petits touts. Qu’ils sont un peu de leur mère, un peu de leur père, un peu des grands-parents, un peu de ceux qui sont morts, il y a si longtemps. Tout ce qu’ils leur ont transmis, caché, inventé. Tout.
C’est pas toujours facile d’être un petit tout, d’avoir en soi autant d’histoires, autant de gens, de réussir à les faire taire pour inventer encore une petite chose à soi.
»

 

 

Après le spectacle : que dire avec mes élèves ? 

Un rituel réconfortant et drôle


Dans Le Souper, Julia Perazzini désamorce sa douleur et sa propre peur de la mort pour l’offrir en miroir aux spectateurs, avec qui elle tisse un lien constant. Et, ce faisant elle transforme une obsession intime en questionnement universel. Seule sur scène, sur un immense rideau de velours vert, elle opère un rituel réparateur, mystérieux et joyeux, reliant sa propre histoire au mythe universel, pour finalement questionner le fait d’exister. Faisant appel aux moyens du théâtre, à l’espace, à la lumière, à la matière d’un drapé, et surtout à son propre corps, elle questionne l’intangible avec le tangible. En une petite heure de temps, l’artiste réalise un impressionnant parcours d’interprète, passant par des états très différents, de l’adresse sans fard au public, à l’incarnation du chien des enfers, en passant par la métaphysique du spectre… La force de ce spectacle doux et drôle c’est d’apaiser le rapport à la mort en nous incitant à l’accepter et en ramenant les défunts dans l’espace de la maison.

 

 

Your song, Elton John 


« D’abord je dois chanter ta chanson », dit la performeuse avant d’entamer Your song, un tube pop, des années 1970, un des premiers morceaux d’Elton John, une chanson romantique qui le rendra mondialement connu. Julia Perazzini la chante a capella et jusqu’au bout, c’est à la fois un moment un peu mélo et en même temps un beau moment. C’est une chanson hommage à l’amoureux et, pour Julia Perazzini, c’est comme une invocation, comme un chant rituel qui permet de faire advenir l’absent. C’est touchant, il y a un côté « veillée », le temps s’étire. Et d’un coup elle nous ramène au présent de la représentation en évoquant la douleur dans ses chevilles due à la position prolongée.

 

L’adresse, parler aux morts


A qui s’adresse l’actrice quand elle dit « Tu » ? au public ? à elle-même ? Bientôt on comprend que derrière ce « tu », il y a un frère mort alors qu’il était encore bébé avant sa naissance à elle : elle parle à un être disparu, l’espace du théâtre permet cette adresse au fantôme de son frère. Et bientôt, comme par la magie du théâtre, le « tu » se matérialise par une autre voix venue d’elle-même.

 

La voie de la voix : affirmer une présence, performer l’absence  


La voix est un espace de jeu qui permet à Julia Perazzini d’interroger la présence d’autres identités à l’intérieur d’elle-même, de porter l’écoute du public sur une autre dimension que celle que nous connaissons et que nous voyons. Elle le fait ici par le biais de la ventriloquie.

Actrice et performeuse, Julia Perazzini pratique la ventriloquie mais, contrairement à l’univers populaire et magique de la marionnette et du théâtre forain, elle ne délègue pas sa voix à une créature. C’est une façon pour elle de faire advenir l’invisible par la voix. Julia Perazzini n’en fait pas l’occasion d’une prouesse, au contraire, elle rend la pratique visible, en soulignant les difficultés, « tu n’arrives pas à prononcer les p », ce qui provoque un effet comique mais peut aussi ramener à l’enfance du langage d’un être mort avant d’avoir pu accéder au langage. Sa tenue suggère aussi le côté sportif, le jeu très physique qu’implique la performance comme elle s’en explique ci-dessous.

Dans cette interview, parue dans la Revue du Printemps des comédiens, Julia Perazzini évoque la ventriloquie : « dans Le Souper, la ventriloquie a induit dès le départ un rythme différent car je suis obligée d’être très calme pour la pratiquer correctement. J’ai dû ralentir… Mon corps devient presque immobile (surtout mon visage qui se désincarne) mais à l’intérieur tout continue d’être mobilisé avec énormément d’intensité. Même s’il est d’apparence détendu, mon corps est mis en jeu d’une manière très physique : je dois gérer ma colonne d’air différemment, ça demande une extrême concentration et en même temps une extrême détente. J’ai comme l’impression d’être dans un congélateur : mon corps est figé alors qu’à l’intérieur cette activité me donne extrêmement chaud. D’ailleurs cette chaleur dans mon thorax me donne parfois l’impression de ne pas être seule… J’ai la sensation de devenir une sorte de canal qui laisse passer d’autres voix : c’est comme si ce n’était plus moi qui performe et que quelqu’un d’autre prenait en charge mon corps le temps du spectacle, comme une chose qui se meut depuis l’intérieur ou qui me traverse. Je deviens comme une marionnette activée par le personnage de mon frère, ce qui instaure une forme de trouble dans la parole et dans les présences qui habitent le plateau. Je vis cette expérience comme une forme de dissociation, d’autant plus avec l’adrénaline de la scène et l’état second que provoque cette respiration déplacée. »

La dimension sonore est importante dans les spectacles de Perazzini qui a d’ailleurs fait un spectacle sur la perception des sourds et malentendants dans Waves On. Il y a un musicien, Samuel Pajand, qui joue en live sur scène avec elle, cela renforce la dimension sonore, cela soutient l’écoute et accompagne la performance..

 

Théâtre magique 


A la fin du XIXe et début du XXe siècle, au temps de Victor Hugo, qui faisait tourner les tables, et de Georges Méliès, qui a débuté comme illusionniste par des spectacles de magie avant de devenir l’un des premiers cinéastes de l’histoire du 7e Art, il est très en vogue de communiquer avec les esprits. C’est la grande époque du spiritisme. Dans la bonne société comme dans les cirques forains ou dans les théâtres, le spiritisme est partout et il flirte avec la magie. L’apparition des images à travers la photographie, alors à ses débuts, et le cinéma, qui naît au tout début du XXe siècle, va de pair avec cette nouvelle vogue. En réactivant sur la scène contemporaine, cette technique de la ventriloquie, qui parfois semble friser la magie, Julia Perazzini ravive aussi la mémoire d’une certaine histoire du théâtre.

 

Regarder la mort en face


« Tu sais je t’ai invité ici parce que tu reviens tout le temps ». Par cette simple phrase, Julia Perazzini nomme les choses et semble énoncer son projet : convoquer les fantômes pour conjurer la peur. Les fantômes ce n’est pas vraiment nouveau au théâtre : rappelez-vous le début de la tragédie d’Hamlet, de Shakespeare, avec cette apparition du spectre du roi défunt qui terrifie les soldats en faction sur l’enceinte du château. Dans la mise en scène que Patrice Chéreau avait proposé d’Hamlet, il avait juché le spectre sur un cheval, renforçant encore le caractère impressionnant de l’apparition. Ici c’est plutôt le contraire, Julia Perazzini ramène son défunt frère autour de la table de famille, elle dépasse la dimension effrayante pour inclure les morts dans un rapport plus quotidien. Ainsi elle dit qu’elle veut « entamer une relation avec toi plutôt que d’être triste quand je pense à toi ».

Dans de nombreuses cultures, le théâtre s’avère espace rituel pour entrer en relation avec les morts :

Ainsi dans Le Fantôme ou le théâtre qui doute, (Actes Sud) Monique Borie analyse le théâtre (le théâtre shakespearien, le nô japonais mais aussi le théâtre d’Ibsen ou de Maeterlinck, celui de Genêt) comme espace offert aux morts qui reviennent à la rencontre des vivants, espace susceptible d’accueillir les fantômes, de se mettre à l’épreuve de leur représentation, tel est le théâtre dont il est question dans ce livre. Voyez comment Julia Perazzini inscrit la création contemporaine dans cette perspective.


L'espace : 
 

Un immense rideau de velours vert couvre presque tout l’espace du plateau. Une mer ? un voile ? un marécage ?

L’actrice arrive au fond, à jardin, et semble regarder l’étendue du tissu. Avant même de prononcer la moindre parole, elle nous montre, par la délicatesse avec laquelle elle se tient au seuil et le franchit délicatement, que l’espace qui s’ouvre devant elle est un espace particulier. Sous doute est-ce pour cela qu’il est recouvert d’un drapé de velours.

« Attends je vais te montrer au fond aussi » ce sont les premiers mots que prononce JP, elle semble vouloir nous indiquer que cet espace, qui est l’espace du théâtre, est le lieu de l’action. Elle prend son temps pour le parcourir, elle veut qu’on le prenne en considération. C’est le temps aussi que notre imaginaire se mette en route. En nous montrons l’espace est vide : elle nous montre aussi le vide laissé dans sa vie par l’absent. Comme elle marche à reculons vers le fond de scène on a l’impression qu’elle remonte aussi le temps, l’espace de la mémoire.

La metteuse en scène a choisi un velours : un tissu qui selon la lumière, peut offrir de nombreuses nuances, de même qu’un aspect doux qui évoque ici le cocon familial. Suffisamment lourd et épais, il est aisément sculptable, il offre des plis et replis propice à évocation. Le velours est aussi un tissu éminemment théâtral, associé à la représentation, une étoffe riche qui rappelle aussi les peintures de la Renaissance. A cette époque, les vanités sont  un genre de représentation très en vogue : ces natures mortes qui, à la manière d’un rébus visuel, associent différents éléments pour adresser un message à celui qui regarde. La mort est souvent le sujet des tableaux et les éléments (un sablier, un crâne…) sont souvent disposés sur une étoffe de velours. Le velours apporte une élégance solennelle, il offre un écrin à la présence précieuse de son frère. C’est un rideau de théâtre récupéré dont elle se sert.

Tout au long du spectacle, elle ne cessera de jouer avec le tissu : elle va le rassembler, s’en recouvrir, l’étendre sur toute la surface ou au contraire le ramasser s’en faire un lit, une cape, un labyrinthe… une cabane d’enfant, une cachette, un manteau de spectre, un linceul. Cet incessant jeu avec la matière du tissu, subtilement éclairé, laisse entendre qu’elle fouille la matière de la mémoire et du temps, qu’à travers les replis, elle perce et malaxe les couches du récit familial et de son imaginaire. A travers ce rituel réparateur il y a aussi comme une invitation à nous remémorer nos propres morts. Le décor est mouvant, des formes naissent, disparaissent : il y a un mouvement, une transformation perpétuelle.

La lumière :

Observez les variations de lumière et comment elles transforment l’espace, les couleurs, voyez comment elle alterne entre un éclairage du quotidien, au présent et le contre-jour, le clair-obscur et même une lumière presque fluorescente évoquant des phénomènes surnaturels, et comment la lumière participe de la dramaturgie.

La présence d’un musicien live à ses côtés accentue le côté rituel.
 
Le vert :

Traditionnellement, le vert est une couleur bannie sur les scènes de théâtre, car cette couleur symbolise la moisissure et ce qui ne dure pas. Si elle n’a plus vraiment cours aujourd’hui, cette superstition a longtemps été de mise, elle remonte au moins au XVIe siècle. Ici, selon l’éclairage elle évoque aussi une dimension surnaturelle. Julia Perazzini se moque visiblement des superstitions : non seulement elle couvre le plateau de velours vert mais elle se revêt elle-même de vert.

Podcast : France Inter - Pourquoi le vert est-il tabou sur les scènes de théâtre ? 

La photo :

C’est la porte d’entrée vers l’espace mental du souvenir, vers l’espace des morts, « Lui c’était Frédéric ». Les photos de famille constituent l’espace du souvenir, une sorte de mémorial familial. Julia les regarde souvent avec son frère et sa sœur, ensemble ils jouent à deviner qui est qui, c’est une façon entre enfants de raconter la filiation. La photo de famille est un genre en soi : selon les foyers, on les trouve dans l’album de famille, dans les cadres accrochés aux murs ou posés sur le buffet, ou même directement aimantées au frigo. A côté des petits cadres argentés, il y a ce « 4e cadre ». La photo est une archive, un témoignage en même temps qu’une preuve de vie. Une façon d’attester de ce qui a été.
 
Le corps :


Le corps est très présent dans le théâtre de Julia Perazzini. Nous avons déjà évoqué la dimension de la voix, mais il faut aussi parler du corps tout entier, de la gestuelle, des mouvements. A l’absence du frère, à son immatérialité, s’oppose la présence de l’artiste, son corps. Un corps vivant, un corps performant, dont on voit bien les contours et la musculature grâce à son costume ajusté, qui s’apparente à une tenue de sport. Chaussée de baskets, elle court en rond sur la scène qui devient comme un terrain de course, on entend son souffle qui s’accélère. Libérée de la voix de son frère mort, elle semble éprouver à nouveau la vitalité de son corps, le mouvement de la vie.
 

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